Adrien Montefusco, adhérent Syproporcs à Saint-Yvi (29), propose une partie de sa production en vente directe. A l’occasion d’une visite de son élevage, le quotidien Le Télégramme publie son interview (source texte et photo: Le Télégramme).
Adrien Montefusco appartient à cette nouvelle génération d’agriculteurs pour qui la communication fait partie intégrante du métier. Lorsqu’il a repris, voici dix ans, un élevage de porcs à Saint-Yvi, le Bigouden d’origine s’est directement impliqué dans plusieurs actions, en rejoignant notamment le collectif « Le cochon de Bretagne » qui cherche à valoriser les savoir-faire des éleveurs bretons. « On est présent tous les ans au festival des Vieilles Charrues. On intervient également dans les supermarchés pour rencontrer les consommateurs ».
« Impossible de savoir d’où provient la viande »
Une façon de parler du métier qu’il a choisi et qu’il apprécie (« pour son côté technique ») qui lui laissait malgré tout une certaine frustration. « J’ai plein d’amis qui souhaitaient m’acheter de la viande. Comme mes porcs sont vendus au marché au cadran de Plérin par ma coopérative, je ne pouvais pas les fournir ». Adrien Montefusco parvient bien à récupérer de la charcuterie via un partenariat avec un industriel du secteur mais « impossible de savoir d’où provient la viande ».
Via un prestataire de services
C’est ainsi que le trentenaire se met à chercher une solution pour pouvoir commercialiser lui-même une partie de sa production. Il envisage d’abord la création d’un laboratoire pour transformer la viande au sein de la ferme, mais l’investissement est conséquent (50.000 €) et surtout, pour Adrien Montefusco, « être d’éleveur, ce n’est pas être boucher ou commercial ». L’option finalement retenue consiste à passer par un prestataire de service qui découpe la viande, la met sous vide et l’emballe en colis de 12, 15 ou 18 kg. Charge à l’éleveur de trouver les clients et de redistribuer les colis. « Je fonctionne selon un système de prévente, j’attends d’avoir assez de commandes pour envoyer trois ou quatre porcs en même temps à l’abattoir ». La ferme de Kereonnec a aujourd’hui une trentaine de clients réguliers, ce qui lui permet d’écouler environ 1 % de sa production annuelle de 3.800 porcs.
Le juste prix
« Financièrement, c’est un petit plus, car je fixe le juste prix de la viande (6,50 € du kilo en moyenne) mais, même si j’aimerai développer la vente directe, ça restera forcément anecdotique dans mon chiffre d’affaires ». Anecdotique au niveau financier, mais pas dans la façon de concevoir le métier. « Il y a tellement d’intermédiaires sur le marché du porc que certains éleveurs peuvent avoir tendance à oublier qu’il y a des consommateurs au bout de la chaîne », admet Adrien Montefusco. « En faisant de la vente directe, on se dit qu’il ne faut pas se rater, la sanction est immédiate ». Le plaisir aussi, celui de voir revenir les clients lorsqu’ils sont satisfaits et celui de sortir des tâches du quotidien en tissant des relations avec la clientèle. « C’est sûr que je préfère alimenter mon site web ou les réseaux sociaux que de faire des paperasses administratives ».
source: Le Télégramme – Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/vente-directe-redonner-du-sens-au-metier-29-09-2015-10792364.php